Petit pays, de Gaël FAYE
Le génocide, briseur d’innocence.
Gabriel, de père français, de mère rwandaise, n’a que pour seul horizon, son impasse au Burundi et ses copains avec lesquels il passe tous ses après-midi. Il se plaît tant à jouer et rire dans ce terrain de vague qui accueille leurs rêves.
Sa peur est celle née des discordes de ses parents, de l’éloignement de sa mère, de l’étiolement d’une famille.
Son Afrique est celle du rire ensemble les pieds dans la poussière, le nez dans les étoiles, les mangues à portée de main.
Ce Burundi qu’il aime tant n’est que chimère. Il charrie les effluves des guerres de ses voisins, en particulier du Rwanda.
Pourtant, par ses oncles partis combattre pour sauver le pays perdu, par sa tante, son cousin et ses cousines restés au Rwanda, par sa mère arrachée vive de l’exil ,et même par ses copains, il découvre une nouvelle peur : celle d’être dans le mauvais camp.
Tutsi au Rwanda, Hutu au Burundi.
De toutes ses forces, Gabriel ne veut pas choisir. De toutes ses forces, il veut préserver son enfance et se confine dans son lit bunker avec pour nouvel horizon les livres que sa bienveillante voisine lui prête.
C’est sa mère qui ramène le génocide rwandais au cœur de la maison de l’innocence. Elle s’est perdue dans les lambeaux de chairs enterrés de ses mains nues et entraîne dans sa noyade sa famille.
Gabriel finira par choisir un camp et y perdre son enfance.
Petit Pays de Gaël FAYE, prix Goncourt des lycéens, Éditions Grasset, 2013