Book Your Books à la rencontre de Daniel Pennac à l’occasion de sa venue à Bordeaux le 27 février 2020.

Les rêves ne nous demandent pas notre avis pour s’installer dans nos têtes. Je ne leur demande pas leur avis pour les traduire en récits. C’est la Loi du Rêveur telle que la conçoit Daniel Pennac.

Le Rêve nous impose une loi contre laquelle on ne peut absolument rien. Une fois réveillé, lucide, nous avons trois solutions :

Ne pas tenir compte, affirmer ne jamais s’en souvenir

Les confier à un psychanalyste

Les considérer comme une banque de données de récits.

Dans cette dernière option résolument adoptée par Daniel Pennac, il s’agit de ne pas se préoccuper du sens analytique de ses rêves mais seulement se demander ce que cela raconte. Le rêve change de nature dès lors qu’il emprunte la voie du récit. 

Daniel Pennac consigne dans un journal ses rêves. Il faut noter très vite son rêve car il s’évapore comme l’eau au soleil. On subit un rêve avec des images, des impressions et des sensations. On le raconte avec les mots et en cela, on le transforme, on en fait un récit que le rêve n’était pas initialement. De la même manière, le célèbre cinéaste italien Fellini couchait sur papier ses rêves qui prenaient la forme de dessins à base de gouache, d’aquarelle, de crayons, stylos bille ou même de café.

La loi du rêveur est un projet littéraire. L’objectif visé par l’écrivain est qu’il soit l’incarnation du suspense alors qu’il n’y a pas de péripétie. En conclusion, la rêverie est un moment de respiration. Le rêve est un acte mental original. Ensemble, ils peuvent faire les plus belles narrations.        

La loi du rêveur, par Daniel Pennac, paru chez Gallimard le 3 janvier 2020 , 176 pages